Commentaire de Wayne Hanley, Président national

Alors que des millions de familles partout au Canada fêtent l’Action de grâces, les gens qui aident à mettre une bonne partie de la nourriture sur la table à manger seront à l’œuvre dans des champs, des étables et des serres. L’Action de grâces n’est pas un jour de congé pour les travailleurs de l’industrie agricole canadienne.

Le travail agricole a toujours été un labeur dur et dangereux; conséquemment, lorsqu’ils ont d’autres options, de moins en moins de travailleurs canadiens s’engagent dans cette voie. On voit ce genre d’emploi de plus en plus laissé aux dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses qui viennent au Canada chaque saison dans le cadre de programmes sous réglementation fédérale, confiant ces travailleurs à des employeurs mais ne portant peu ou aucune attention à de leurs conditions de travail et de vie.

Les travailleurs agricoles originaires du pays font également face à des problèmes semblables, étant donné que les fermes et les serres d’exploitation industrielle de très grande échelle ont balayé les fermes familiales traditionnelles de petite échelle et ont transformé l’agriculture en un processus manufacturier.

Cependant, bien que l’industrie agricole se soit modernisée, le traitement de nombreux travailleurs agricoles est trop souvent guère mieux qu’il ne l’était il y a un siècle.

En juin 2007, la Cour suprême du Canada a rendu un jugement à l’effet que la liberté d’association garantie par la Charte accorde à tous ceux et celles qui travaillent au Canada le droit de s’associer aux fins de négociation collective. Ce droit de se syndiquer s’applique tant aux travailleurs d’ici qu’aux travailleurs agricoles temporaires. Pourtant les provinces de l’Alberta et de l’Ontario continuent d’interdire les syndicats agricoles, tandis qu’elles attendent l’issue d’une contestation judiciaire de cette interdiction fondée sur la Constitution.

Malheureusement, malgré ce que les lois prescrivent, il y a encore des personnes qui considèrent cela acceptable de traiter ceux qui labourent les champs comme les derniers des derniers. La plupart des Canadiens en seraient dégoûtés mais ces travailleurs sont loins des yeux et loins de la conscience.

Nous célébrons l’Action de grâces parce que nous sommes reconnaissants de la récolte et d’avoir une famille avec laquelle nous pouvons en profiter. Cela n’est pas le cas pour nombre de ceux et celles qui rendent ceci possible car des milliers de kilomètres les séparent souvent de leur famille pendant la moitié de l’année et ceux-ci travaillent dans des conditions que plusieurs Canadiens et Canadiennes trouveraient intolérables.

Rendons alors grâce, en paroles et en actions, en reconnaissant que la justice doit faire partie du système de production alimentaire, et que les droits du travail sont des droits de la personne pour tous les travailleurs agricoles au Canada.

Solidairement,

Wayne Hanley, président national