Le 28 avril, alors que nous nous souvenons des travailleurs décédés ou blessés au travail, nous ne devons pas oublier que nous devons continuer à lutter pour les vivants.

Au sein des TUAC Canada, nous avons lutté afin que tous les travailleurs – pas seulement nos membres – aient droit à un environnement de travail sain et sécuritaire.

Nous avons élaboré des programmes d’éducation et avons fait du lobbyisme pour assurer une protection législative aux travailleurs non couverts par la législation actuelle en matière de santé et de sécurité. Nous avons défendu la cause des travailleurs qui n’avaient pas de voix dans ce pays afin qu’ils soient indemnisés pour les blessures subies au Canada, d’autant plus que  certaines provinces n’accordent pas aux travailleurs agricoles migrants saisonniers qui viennent travailler au Canada les mêmes droits que les travailleurs canadiens. Ces travailleurs en sont venus à se fier aux TUAC Canada pour les représenter.

Chose déplorable, en Alberta, les travailleurs agricoles, migrants et domestiques sont encore exclus de la protection offerte par la législation en matière de santé et de sécurité de la province. C’est pourquoi nous continuons à faire pression sur le gouvernement albertain (comme nous l’avons fait avec succès en Ontario) afin que la législation protège aussi les travailleurs qui font les besognes parmi les plus dures et les plus dangereuses qui soient.

Nous continuons également à lutter pour les droits des jeunes travailleurs et leur sécurité au travail. Parmi tous les travailleurs, c’est le groupe de travailleurs âgés de moins de 25 ans qui a le pourcentage le plus élevé de décès et d’accidents du travail. Leur inexpérience est un des facteurs responsables du problème, mais le fait que la plupart d’entre eux travaillent dans des établissements non syndiqués en est un autre.

Notre lutte n’est donc pas terminée. Elle ne fait que commencer. Nous avons même des employeurs qui profitent de la situation des travailleurs blessés en raison d’un système qui encourage les employeurs à falsifier les rapports sur les accidents de travail. Par exemple, il a été révélé récemment qu’en Ontario beaucoup d’employeurs recevaient des réductions de la Commission des accidents du travail dans le cadre de ses programmes d’incitatifs liés à la tarification par incidence en récompense du faible nombre d’accidents du travail déclaré. Mais nombre d’entreprises avaient fait des déclarations inexactes. Certaines blessures n’avaient pas été rapportées et de 1998 à 2007, les rabais aux employeurs ontariens par la Commission des accidents du travail dépassaient de 880 millions de dollars les suppléments de primes.

Si cela se produit dans une province, peut-il se produire dans d’autres provinces du pays? C’est possible, si les commissions provinciales de l’assurance contre les accidents du travail structurent les primes en fonction des rapports produits par des entreprises qui ne font l’objet d’aucun suivi ou vérification indépendante.

Les gouvernements et les entreprises disent que la santé-sécurité au travail est importante, mais la réalité est qu’ils passeront à l’action seulement s’ils sont contraints de le faire.  Nous devons donc veiller à ce que la législation en matière de santé et de sécurité soit complète, qu’elle s’applique à tous, qu’elle soit surveillée et mise en application et que les travailleurs blessés — pas leurs employeurs — soient les bénéficiaires des systèmes d’indemnisation des accidents du travail.

Oui, nous nous souviendrons des victimes du travail ce 28 avril, et nous allons certes continuer à lutter pour les vivants — tous les jours de l’année.

Solidairement,

Wayne Hanley, président national

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Pour obtenir une liste des activités qui auront lieu à l’occasion de la Journée de deuil, communiquez avec le conseil du travail de votre localité ou avec votre section locale des TUAC Canada ou, encore, vérifiez les événements entourant la Journée de deuil figurant dans la colonne à droite.