DIRECTIONS 10.06: Décès sous enquête en Ontario suite aux pressions de militants communautaires et syndicaux
Vol. X No 6, le 15 février 2010
Décès sous enquête en Ontario suite aux pressions de militants communautaires et syndicauxL’annonce par le gouvernement ontarien de la création d’un groupe consultatif d’experts pour enquêter sur le grand nombre de décès et d’accidents survenus sur des chantiers de construction en Ontario est une bonne nouvelle, selon le président national des TUAC Canada Wayne Hanley, en autant que tous les intervenants se trouvent à la table de discussion.
« Nous trouvons cela encourageant que les voix des militants syndicaux et communautaires ont fini par se faire entendre », dit-il. « Il faut que cela continue dans cette voie si nous voulons que le travail de ce groupe consultatif ait pour résultat de sauver des vies et de réduire des accidents. »
L’annonce de la province vient à la suite d’une campagne intensive menée par des groupes de défense des travailleurs migrants, tels que No One is Illegal – Toronto et Justice for Migrant Workers, ainsi que les TUAC Canada et d’autres syndicats ouvriers après qu’un accident de construction eut coûté la vie à quatre travailleurs le 24 décembre à Toronto, et qui a laissé un cinquième travailleur grièvement blessé. Les travailleurs sont brusquement tombés au sol d’une hauteur de 13 étages. Les cinq travailleurs immigrants avaient tous un statut précaire au Canada.
« De l’équipement de mauvaise qualité, une application limitée des règlements de sécurité et des inspections peu régulières étaient certainement des facteurs en jeu. Cependant, un facteur sous-jacent est l’abus flagrant des travailleurs migrants et leur impuissance de signaler des problèmes liés au travail en raison de leur statut », souligne Naveen Mehta, directeur des droits de la personne, de l’équité et de la diversité des TUAC Canada.
« Cette situation n’existe pas seulement en Ontario, il s’agit d’une crise nationale. Nous avons un programme fédéral de travailleurs étrangers temporaires (TÉT) qui se trouve à encourager les employeurs à traiter les travailleurs comme des marchandises jetables », ajoute-t-il. « C’est un dossier que le groupe d’experts ontarien ne peut passer sous silence. Il ne devrait pas être permis d’amasser des profits aux dépens des travailleurs migrants. »
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