Journée de deuil – 28 avril 2007
En souvenir des disparus et des blessés au travail
Le Jour de deuil national, observé le 28 avril chaque année, fut établi par le Congrès du travail du Canada et ses syndicats affiliés en 1984 comme journée de commémoration des Canadiennes et Canadiens blessés ou décédés au travail. En 1991, le gouvernement fédéral y a ajouté sa reconnaissance officielle par le biais d’une loi du Parlement.
Mais tragiquement, le nombre de décès et de blessures en milieu de travail continue de s’accroître. Cette année, environ un million de travailleuses et travailleurs canadiens subiront des blessures ou seront atteints d’une maladie dans le cadre de leur emploi, et au cours des 15 dernières années, plus de 12 000 personnes ont perdu la vie à la suite d’accidents professionnels au Canada.
Le nombre moyen de décès quotidiens liés au travail au Canada est un autre fait tragique, celui-ci ayant effectivement augmenté à trois victimes par jour depuis 2005.
Pourquoi?
Les réductions budgétaires gouvernementales à l’endroit des inspections des lieux de travail et de l’application des lois sur la santé et la sécurité en sont un facteur. Les pressions exercées sur les salariés d’ajouter à leur charge de travail celle des salariés mis à pied en est un autre. La sous-traitance vers des fournisseurs non syndiqués a aussi contribué à faire prendre le chemin le plus court lorsqu’il s’agit du maintien de la santé et la sécurité comme priorités pour les employeurs.
La mondialisation a aussi eu un impact. Certains travailleurs au Canada hésitent à faire part de leurs préoccupations en matière de sécurité par crainte que leur employeur ne réagisse en envoyant leur travail ailleurs où la réglementation de santé-sécurité est rudimentaire ou inexistante.
Par ailleurs, le gouvernement fédéral a adouci sa réglementation sur l’embauchage des travailleurs temporaires migrants qui cherchent désespérément un emploi, qui ne connaissent pas leurs droits de refuser du travail dangereux, ou qui ne peuvent pas les exercer en raison de leur incapacité de s’exprimer.
Alors, plus que jamais, ce jour de deuil n’est pas seulement une journée pour commémorer les disparus mais c’est aussi un rappel pour nous de protéger les vivants.
En ce 28 avril, plusieurs d’entre nous à travers le pays observerons un moment de silence. Pour le reste de l’année, nous devons nous faire entendre et insister que le gouvernement et les employeurs respectent la santé et la sécurité comme étant d’une importance fondamentale dans chaque lieu de travail, car les gens vont travailler pour gagner leur vie – et non pour la perdre.
En toute solidarité,
Wayne Hanley
Président national, TUAC Canada
Président, section locale 175 des TUAC Canada