Quand chaque jour sera la fête du Travail
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Il y a une raison particulièrement bonne de célébrer la fête du Travail cette année compte tenu d’une récente décision de la Cour suprême du Canada.
En juin le plus haut tribunal au pays déterminait qu’en vertu de la Charte, tous les travailleurs et travailleuses au Canada ont la liberté et le droit de s’associer aux fins de négociation collective, et que « reconnaître que le droit des travailleurs de négocier collectivement est inhérent à leur liberté d’association réaffirme les valeurs de dignité, d’autonomie de la personne, d’égalité et de démocratie, intrinsèques à la Charte. »
Cette décision clé a essentiellement confirmé que tous les travailleurs au Canada, migrants et temporaires y compris, ont un droit constitutionnel de créer un syndicat dans leur lieu de travail si c’est ce qu’ils veulent.
C’est là une bonne nouvelle mais les droits ne valent pas grand chose s’ils ne sont pas exercés. Cela veut dire non seulement le droit de former un syndicat mais aussi de prendre part à une démocratie. Lorsqu’il s’agit d’améliorer la situation au travail, ces deux droits vont de pair.
Il faut avoir un syndicat pour acquérir une véritable voix en milieu de travail. Et pour exprimer son avis quant à la direction de notre pays, il faut s’engager activement à faire élire des candidats et candidates et des partis qui préconisent les dossiers importants aux familles travailleuses.
En 1894, année où la fête du Travail fut instituée comme jour férié national au Canada, les gens ont reconnu que ces droits pouvaient être précieux et puissants s’ils se rassemblaient et s’en servaient. Ils ont aussi compris que les droits peuvent être une responsabilité.
Il s’ensuivit la croissance du mouvement syndical ouvrier ainsi qu’un système social démocratique qui répondait aux besoins des citoyens canadiens ordinaires.
Ce n’est pas juste une histoire qui appartient au passé. C’est aussi le futur si nous voulons en faire la réalité.
Nous avons le droit. Nous avons les outils. Il nous est possible d’étendre l’effet de la fête du Travail à tous les jours qui suivent.