Déclaration de Wayne Hanley, président national, TUAC Canada
Les Canadiens méritent mieux
Pourquoi nous avons besoin d'un nouveau gouvernement et comment nous pouvons effectuer ce changement
Stephen Harper aurait dû agir il y a des mois pour protéger les Canadiens contre les retombées de la crise économique mondiale. Au contraire, alors que les autres pays du monde ont annoncé des plans pour gérer la crise, ici au Canada tout ce que nous avons eu du gouvernement Harper était des plans pour attaquer le processus démocratique, les droits des travailleurs et l’équité salariale pour les femmes.
Jusqu’à la fin de l’élection et depuis lors, Harper et ses copains ont insisté que le Canada était en bonne posture pour survivre à la crise économique. Allez donc dire cela aux millions de Canadiens qui ont vu fondre leurs avoirs de retraite ou ont été mis à pied, ou qui ont peur que cela se produise.
Ce qu’il nous faut maintenant, ce sont des mesures concrètes. Mais jusqu’ici, la seule mesure que nous avons vu prendre ce gouvernement fut l’octroi de 75 milliards de dollars pour renflouer les banques — mais pas un sou pour la création d’emplois ou l’insuffisance des régimes de retraite ou un financement d’urgence aux propriétaires dans la détresse.
Les membres des TUAC Canada et tous les Canadiens méritent mieux.
Stephen Harper et son gouvernement conservateur doivent être défaits maintenant et remplacés par un gouvernement qui est prêt à agir immédiatement pour protéger les emplois, les pensions et l’avenir de tous les Canadiens. Nous avons besoin d’un nouveau gouvernement composé de dirigeants qui sont disposés à travailler ensemble pour le bien de l’économie — contrairement au premier ministre actuel qui a démontré durant toute sa carrière qu’il ne pense qu’à lui-même lorsqu’il s’agit de sécurité d’emploi.
Mais Stephen Harper ne mérite pas le poste. Il a trahi les Canadiens avec un plan de compression budgétaire digne de la stratégie de survivance des plus aptes du Parti réformiste qui ne ferait que ralentir davantage l’économie canadienne et affamer les travailleurs et travailleuses et leurs familles, tout en se vantant que nous avons un surplus budgétaire au Canada malgré la crise financière.
C’est une chose dangereuse que d’être fier d’un plan d’action qui met les économistes et les autres dirigeants autour du monde dans une situation où ils commencent à se demander qu’est-ce qui se passe exactement au Canada. Ils savent que les mesures de restriction en période de récession peuvent créer une dépression. C’est pourquoi les gouvernements ont été invités, lors du Sommet du G-20, à « prendre des mesures urgentes et exceptionnelles » et à dépenser immédiatement jusqu’à 2 % de leur revenu annuel pour stimuler leur économie.
Ici au Canada, cela représenterait au moins 30 milliards de dollars au départ, mais pour le duo Harper/Flaherty, le plan n’est pas réaliste. Ils ont plutôt formulé un plan pour réduire les dépenses de 2 milliards de dollars l’an prochain. Ils ont également fait des coupures dans les paiements qui sont traditionnellement versés aux provinces qui souffrent d’une économie anémique comme l’Ontario. Vous parlez de frapper quelqu’un à terre! Est-ce là une manifestation d’amour ferme de la part de Harper pour former le caractère d’une province démunie?
Lors des débats électoraux, Stephen Harper a dit qu’il avait un plan pour faire face à la crise économique qu’il révélerait après son élection. Ce n’est pas par hasard qu’il a attendu. S’il avait dévoilé son intention quant à cette pilule amère qu’il prescrit pour les temps difficiles, il aurait pu perdre l’élection. Mais, une fois sorti vainqueur, il a vite tourné casaque pour donner au Canada ce qu’il croit être dans ses meilleurs intérêts.
Mais Stephen Harper se trompe royalement, et ce qui est pire c’est qu’il est arrogant — le défaut le plus dangereux chez tout dirigeant qui fait face à une crise où le consensus et non le conflit est requis. Alors pour le bien-être du Canada, Harper et son gouvernement doivent partir — immédiatement. Les Canadiens ont perdu leur confiance en M. Harper pour faire fonctionner le parlement en vue de fournir l’encadrement et la sécurité nécessaires pour traverser une crise qui commence à affecter tous les secteurs de l’économie.
Les Canadiens ne peuvent pas attendre un budget en janvier. Ils ne peuvent pas attendre les miettes que jetteront les banques quand ça leur plaît. Ils ne peuvent pas attendre que les réductions d’impôts accordées aux riches redressent l’économie. Ils ne peuvent pas attendre que M. Harper cesse de faire de la politique et qu’il prenne conscience de ce qui arrive aux travailleurs et travailleuses et à leurs familles.
Ce qu’il nous faut maintenant, c’est un nouveau gouvernement. Mais la première chose à faire est de renvoyer M. Harper et son caucus à l’opposition en faisant tomber le gouvernement conservateur par un vote de non-confiance. La prochaine étape est une coalition de partis prête à former un gouvernement avec un plan pour s’attaquer immédiatement à la crise économique actuelle. Ce plan est déjà en place et la coalition annoncée cette semaine est prête à assurer la reprise de l’économie.
La prorogation des sessions parlementaires n’est pas une option. Toute tentative du gouvernement Harper de suspendre le parlement temporairement serait un acte cynique et antidémocratique qui fait abstraction de la vaste majorité des suffrages exprimés lors du dernier scrutin, où 62% des voix ont appuyé les partis d’opposition qui sont disposés à former la coalition.
Les Canadiens méritent mieux qu’un gouvernement insensible avec un dirigeant qui fait de la politique partisane. Nous n’avons pas besoin d’une élection, ce qu’il nous faut est un changement de leadership immédiat. Le dirigeant actuel est à court d’idées et s’il reste en poste il risque de nous conduire tous à la faillite.
Solidairement,
Wayne Hanley
Président national
www.tuac.ca/arretezharper